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... Lénouche ...
21 novembre 2007

Prélude en sol percé.

DSCN1327


Calme-toi. Ca doit être le dernier mot que j'ai entendu. Après, les oreilles se sont fermées. Ou je ne sais pas. Je crois que je suis juste partie en courant. Sans comprendre, sans entendre. Sans savoir que je pleurais, ni sans rien savoir, d'ailleurs. Comme si tout avait disparu autour.

"Il situe l'action dans un environnement sans personnalité, où il n'y a aucun repère spatio-temporel et où les personnages sont réduits à leur situation dans la société et dépourvus de caractère, de profondeur psychologique et d'identité". Ca donnait ça, en gros, l'analyse dans la dissert' qui a tout ébranlé.

Il y a quelques années, on nous avait dit "toute la littérature est purement basée sur le sexe". Alors quand Melle. A. m'a appelée et m'a expliqué le "3615 Louise Labé", j'y ai repensé, et je me suis dit que c'était vrai.
Et quand on a continué de parler, je me suis aussi dit que toute la littérature était basée sur une blessure. Un "malheur s'abattant sur la collectivité", il disait, le sujet de comparée. Même que. Au bout d'une semaine, vingt pages manuscrites plus tard "parce que les plans détaillés ça prend plus de place qu'un truc rédigé et en plus ça sert à rien" -ça , c'est juste pour me déculpabiliser d'avoir tué un carnet de timbre pour renvoyer la sus-mentionnée dissert'-, je n'avais -et n'ai toujours pas- de problématique à la question. Juste, de toutes façons, le spectateur qui a dit ça était con. Ca a l'avantage de cadrer le truc, l'inconvénient d'être le type de jugement qui par définition ne doit jamais être énoncé de façon aussi brutale dans un devoir.
Oui mais voilà. A vif. Et quand à vif, directe. Un peu trop.

Là n'est pas le problème -ni la problématique d'un sujet que je viens d'enterrer sous trois litres de larmes, cinq litres de thé, trois taches de gras et deux kilos de débilités-.
Pourquoi. On pensait "jeux de mots". Ce qui normalement devrait ramener à Queneau.
Quand on associe "Pérec", on devrait penser à La Disparition. Ou aux Revenentes. Je ne sais pas. A tout, mais pas à la phrase perdue au milieu d'un pavé lue une fois il y a cinq ans -ou quatre, mais ça passe vite- dans un texte que "bordel j'aurai jamais le temps de finir ce type-bac" et qui avait fixé le regard pendant les quatre heures à plancher sur le type-bac en question. C'est là, que je me suis dit que tout la littérature éait basée sur le sexe ET sur une blessure.

J'avais dit "ça recadre, et quand on souffre on a besoin de ce cadre qu'imposent les contraintes d'un texte. Ecrire, c'est d'abord condenser ses propres sentiments pour qu'ils puissent exploser dans le cadre qu'on s'impose. Lire, c'est accepter de faire entrer son propre cadre en fusion avec celui d'un autre et prendre le risque d'une collision qui crée le choc littéraire". On m'avait répondu ... Je ne sais plus. Ce n'est pas très important, au fond.
Juste, le choc littéraire, il avait marqué l'esprit. Parce que quand j'ai entendu "jeu de mots", j'ai sorti d'une seule voix quasiment avec le téléphone "pour être, besoin d'étai". Ce soir, je crois que j'ai compris tout le sens d'une phrase que j'avais déjà compris la première fois que je l'ai vue.

J'ai demandé du shampoin en urgence à la voisine en pensant que zut, il n'y a presque plus de croquettes à chat. J'ai rendu le shampoing en pleurant. J'ai entendu "calme-toi", et je suis partie en courant. Mais je ne sais pas pourquoi.

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Commentaires
E
coucou p'tite soeurette, ji loin et j'aimerais être si près...je t'envoie des ondes positives, accroches toi...bisous! Elo
A
Coucou Hélène !<br /> <br /> Ta jolie lettre et le petit paquet rouge m'attendaient sur mon pallier, merci :D !!<br /> <br /> Ca a pas l'air d'être la grande forme... Si jamais quelques morceaux de cordes frottées peuvent aider un petit peu... ;-) (yousendit, c'est bien pratique!)<br /> <br /> Bisous !
... Lénouche ...
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