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... Lénouche ...
23 novembre 2007

Opération à corps ouvert, et sans Anastasie.

2004_6_p45

Les peuples en ont eu raison, mais il ne faut
Pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt :
Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde.

Epilogue de La Résistible Ascension d'Arturo Ui - Bertolt Brecht.

Des fois, je me dis que je devrais arrêter de lire les nouvelles. Chose fut faite -à nouveau-, et le résultat fut inéluctable -à nouveau-, j'ai failli m'étrangler. La chose ayant donné une sorte de "irkkk" pas vraiment étouffé suivi d'une fantastique quinte de toux parce que salive avalée de travers oblige -quand je dis que c'est dangereux, l'actualité-. En fait, ça va faire dix jours que je m'étrangle -pas seument pour ça , d'ailleurs ... passons-.
Et c'est là qu'on regarde l'heure -normalement-, qu'on se dit que mince il est 19h24 et qu'on a oublié d'aller acheter le Canard, et que le tabac a fermé il y a trois minutes exactement.

Je ne sais même plus comment dire, quand je lis la mauvaise foi, ou l'incommensurable connerie humaine -toutes mes excuses aux cons, si certains passent par ici ... mais comme ils doivent me considére comme tel, je considère qu'on est quitte-.

Brefouille. Un fameux moteur de recherche couleur agrume dont je ne citerai pas le nom a la bonne idée de faire paraître l'actu en temps réel. Ce qui est bien, c'est que c'est très sélectionné. Les titres sont accrocheurs, mais coupés pile au bon endroit pour déformer le contenu de la plupart des articles.
Ce qui est bien aussi, c'est qu'on peut lire les commentaires des autres. Et le must du must, on a même des sondages -et c'est comme ça qu'on apprend des chiffres exorbitants tirés comme par hasard du Figaro, oui, forcément, on cite peu les sondage de L'Humanité -qui ne doit pas en faire-. Mais c'est bien les sondages, quand la majorité est écrasante, on se sent obligé d'être d'accord, parce que l'humain a besoin des'intégrer à la société à laquelle il appartient. Ca doit être pour ça que je suis asociale, d'ailleurs.

Donc. Pendant dix jours il fut possible d'examiner les réactions face aux mouvements de grève. Au début, beaucoup de haine. A la fin aussi. Et au milieu, toujours pareil. Et puis des politiques hargneux, et des gens qui mélangent tout : ratp, étudiants, fonctionnaires. Non, c'est pas les mêmes revendications. C'est juste que tout tombe en même temps. Et là on peut dire, il a fait très fort, le gouvernement, très très fort.
Déjà, il a commencé par dénoncer les régimes spéciaux -pas ceux des militaires, hein, surtout pas-, et ce fut la grève. Et puis un coup de force. Finalement, tout le monde monté les uns contre les autres. C'est comme ça, qu'on destabilise la dite société. Et puis on a parlé des mécontents, uniquemement des mécontents. Parce que ceux qui soutenaient la grève, eux, ils n'étaient pas intéressants. Mais les mécontents, ce qui les gênait, c'était quoi ? De devoir attendre le RER un peu plus que d'habitude ? Et grande révélation, tiens, les conducteurs, ils sont indispensables à tout le monde.

"Alors que le trafic revenait lentement à la normale vendredi à la RATP et à la SNCF, Nicolas Sarkozy a tenu à longuement assurer de son soutien les usagers des transports publics "pris en otage" pendant dix jours de grève.

"Au moment où la grève s'achève, où la raison l'emporte, ma première pensée va aux millions de Français qui ont besoin du train, du métro, du bus pour aller travailler et qui n'en peuvent plus après dix jours de galère", a assuré le président de la République." (dixit le serveur couleur agrume).

C'est bien, l'expression prise d'otage. Ca fait tout de suite plus d'effet. Mais dans l'histoire, il y a surtout des millions de français qui sont pris en otage par les réformes, et par l'argent. Et qui ont cessé la grève, pare que dix jours de grève, c'est dix jours sans salaire -oui oui, un jour de grève n'est pas payé, si certains en doutent encore-.
Personnellement, je ne me suis pas sentie prise en otage. Mais bon, question de point de vue...

Pour en rajouter une couche, mardi, Inter était en grève. Alors j'ai mis Europe un, et puis j'ai très vite coupé Europe un. Parce que la presse conditionnait un peu trop à mon goût. Beaucoup trop, en fait. Ou alors parce qu'il n'y a plus de liberté de la presse, ou de liberté d'opinion divergente aux bonnes moeurs. Uhu.
Donc, mardi, jour de grève générale. Ils ont réussi à faire dire à un gamin de CM2 qu'il aurait préféré aller à l'école. Là, je dis, bravo, il fallait le faire. Vous m'en trouverez beaucoup, des comme ça. Et puis les gens ont râlé sur ces fonctionnaire qui ont un emploi assuré, et qui se prennent un jour de vacances gratuitement. Les jours de grève ne sont pas payés, je reprécise.

Le problème ? En faisant tout passer d'un coup, le gouvernement sait très bien qu'il ne pourra pas pousser tout le monde à faire grève. Et que comme le temps de travail a déjà été rallongé pour beaucoup de secteurs, forcément, les privilégiés -pas tant que ça, d'ailleurs-, on leur en veut. Faut-il redire que fut un temps c'était les secteurs du public qui essayaient de défendre le privé, qui soit dit en passant râle beaucoup mais ne fat pas grand chose ? Hum.

Reste les étudiants, dans l'histoire, qui viennent en mettre une couche. Parce que chacun sait que l'étudiant est un fumiste par définition, et qu'en plus il est brutal, violent, et fouteur de merde.
Ce même étudiant qui se fait tabasser par les CRS. Ce même étudiant qui dit non, aussi. Oui, j'ai rendu mes devoirs. Oui, j'ai écrit en grève dessus, et j'assume.
A Dijon, la fac a été bloquée une semaine. Peur pour les exams. Et puis. Les non bloqueurs ont reproché aux bloqueurs d'avoir dégradé des locaux. Ils sont très forts, les non bloqueurs. Parce que ce sont eux qui ont dégradé les dits-locaux pour décridibiler les bloqueurs et les protestataires. Ca doit être bien, d'être capable de faire preuve d'une telle mauvaise foi, et de pouvoir devenir amnésique sur commande.

La presse, c'est bien, elle parle des grèves. Mais elle oublie de dire beaucoup de choses. Enfin, de montrer la réalité des choses, plutôt. Les interviews des gens qui disent "ils sont chiants", on en voit plein. Mais de quoi ils se plaignent, au fond? De voir leur quotidien et leur train-train menacé ? Parce que si vous leur demandez si c'est le droit de grève qui leur pose problème, ils vous regardent tout bête et vous disent que non, non, en baissant la tête. Mais à présenter les choses comme ça, forcément, oui, il faudrait songer à l'interdire, ce droit. D'ailleurs, on s'offusque que dans beaucoup de pays les opposants et les manifs soient repoussés un peu brutalement. Mais en France, ça serait pas un peu pareil ?
Expérience perso, fut un temps où étais au lycée et où nous fûmes un jour de pluie une cinquantaine à braver courageusement le mauvais temps pour protester contre le CPE. Ce jour là, nous eûmes la joie d'être accompagnés -puis virés- par une vingtaine de CRS. Pour cinquante étudiants-lycéens totalement pacifistes qui avaient le malheur d'avoir trois banderolles et -Ô crime suprême- d'avoir bloqué pendant presque vingt minutes la circulation dans une allée du parking du centre ville.

Finalement, c'est facile de diaboliser les protestataires. Il suffit de les monter les uns contre les autres. De se servir des médias à son avantage. De menacer les journaux de non-financement s'ils ne sont pas corrects au goût des politiques (la lecture de l'histoire de la censure dans les dossiers du Canard m'a traumatisée). D'avoir un président qui se dit prêt à intervenir sur tous les fronts et qui est hyper actif. Qui déclare d'un ton larmoyant qu'il ne veut que du bien. En ajoutant des négociations sur une étendue d'un mois -très très fort, c'est financièrement de l'ordre de l'exploit de tenir un mois de grève-, et puis ... j'arrête là. Ca me rappelle une sorte d'excès de populisme et de culte de la personnalité d'une personne que Cabus dessine avec des oreilles pointues qui aurait presque un arrière goût de dictature. J'ai bien dit presque, hein. Mais le fait est, que ...

D'ailleurs, c'est très fort aussi de balancer ""Cette réforme, je l'ai promise, je l'ai tenue", lors d'un discours prononcé à l'Elysée à l'occasion de la signature d'un accord contre le piratage sur l'internet." (dixit tojours l'agrume).- Cest quoi, déjà, le rapport entre les deux ? Aucun ? Ah, si, juste un don d'ubiquïté et d'auto-satisfaction personnelle de tout le monde.  - . Et de là-dessus rebndir sur le pouvoir d'achat, bien entendu, ... Trois mouvements de grève simultanés, réduits à rien par un amalgame gigantesque et des discours vides de sens mais pleins de jolie rhétorique. Y'en a qui ont dû -ou devraient- lire Arturo Ui, c'est sûr. 

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Commentaires
L
Bravo pour ton post !! Je voulais t'informer qu'il y a une manif de nuit des étudiants lundi qui partira à 20h place de la lib. Si tu veux te joindre à nous...<br /> Bisous. A bientôt.<br /> L.
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