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... Lénouche ...
18 juillet 2007

léthargie.

karagiozis2

Quelques traces du dénuement extrême de l'été. Du rien à faire, des questions. Des sauts au plafond en écoutant les (rares?) infos à la radio.
"Service minimum dans ls transports blablabla.... service minimum dans l'enseignement". Bientôt, on entendra "fin du droit de grève". La démocratie française est toujours un peu branante, des fois. Au moins, on remarque quand même qu'ils usent toujours des "bonnes" vieilles méthodes. Ils essaient de faire tout passer entre le 15 juillet et le 15 août, quand tout le monde est en vacances.

Voilà. C'est ça, l'été. J'ai tué ma brosse à dents. Elle perd ses poils.
J'ai été attaquée par des moustiques. Ils ont gagné.
J'ai rangé des kilos de livres, ça a remué la poussière de la tête et de la pièce.
J'ai retrouvé cinq euros en époussetant Les Fleurs bleues.
Je dois lire Le Lys dans la vallée, et je n'aime pas Balzac.
Je dois lire Arturo Vi, et j'aime bien. Mais je ne trouve pas le bouquin.

Et les projets de loi vont encore passer en force, en plein été. Désoeuvrement, apathie, léthargie.

Au fond, Montesquieu, il avait tout compris sur la démocratie. A méditer ...

Comment les lois établissent l'égalité dans une Démocratie.

Phaléas de Chalcédoine avait imaginé une façon de rendre égales les fortunes dans une république où elles ne l’étaient pas. Il voulait que les riches donnassent des dots aux pauvres, et n’en reçussent pas ; et que les pauvres reçussent de l’argent pour leurs filles, et n’en donnassent pas. Mais je ne sache point qu’aucune république se soit accommodée d’un règlement pareil. Il met les citoyens sous des conditions, dont les différences sont si frappantes, qu’ils haïraient cette égalité même que l’on chercherait à introduire. Il est bon quelquefois que les lois ne paraissent pas aller si directement au but qu’elles se proposent.

Quoique, dans la démocratie, l’égalité réelle soit l’âme de l’État, cependant elle est si difficile à établir, qu’une exactitude extrême à cet égard ne conviendrait pas toujours. Il suffit que l’on établisse un cens qui réduise ou fixe les différences à un certain point ; après quoi, c’est à des lois particulières à égaliser, pour ainsi dire, les inégalités, par les charges qu’elles imposent aux riches, et le soulagement qu’elles accordent aux pauvres. Il n’y a que les richesses médiocres qui puissent donner ou souffrir ces sortes de compensations : car, pour les fortunes immodérées, tout ce qu’on ne leur accorde pas de puissance et d’honneur, elles le regardent comme une injure.

Toute inégalité dans la démocratie doit être tirée de la nature de la démocratie et du principe même de l’égalité. Par exemple, on y peut craindre que des gens qui auraient besoin d’un travail continuel pour vivre, ne fussent trop appauvris par une magistrature, ou qu’ils n’en négligeassent les fonctions ; que des artisans ne s’enorgueillissent ; que des affranchis trop nombreux ne devinssent plus puissants que les anciens citoyens. Dans ces cas l’égalité entre les citoyens peut être ôtée dans la démocratie pour l’utilité de la démocratie. Mais ce n’est qu’une égalité apparente que l’on ôte : car un homme ruiné par une magistrature, serait dans une pire condition que les autres citoyens ; et ce même homme, qui serait obligé d’en négliger les fonctions, mettrait les autres citoyens dans une condition pire que la sienne ; et ainsi du reste.

Montesquieu, De L'esprit des lois.
[je ne me souviens toujours pas de son prénom ; à bon entendeur...]

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