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... Lénouche ...
30 juillet 2007

Dinosaures, révolution, littérature et lesbianisme.

DSCN0936

Jeune future-ex locataire imprudente réclame son balai à franges pris en otage dans une pièce hermétiquement close. On pourrait presque faire le gros titre d'une des pages du journal-local-dijonnais (comprendre le Bien Public) avec un titre comme ça.
Le copain de ma voisine a dit "si tu trouves un magasin de mastic ouvert le dimanche je passe par la fenêtre" (sous-entendu, on pète la fenêtre, tu récupères ton balai, et on remplace la vitre). J'ai dit que non non, ça irait. Et que j'aurais au moins une excuse pour ne pas finir le ménage. Parce que mon (très)-futur-ex-proprio a eu la bonne idée de fermer la porte que personne-ne-ferme-jamais et dont-personne-n'a-la-clé. Et parce que le voisin du dessus est toujours en week end, et en plus c'est le drame parce que le voisin du deuxième ne peut plus sortir de chez lui parce que le voisin du dessus n'est pas là, qu'il ne peut pas passer chez lui pour prendre la deuxième sortie, et qu'on est dimanche, et qu'on ne peut appeler personne, et que ... c'est impossible de trouver du mastic un dimanche soir, et que surtout personne ne sait forcer les serrures entre les trois glandus qu'on est.
Dijon, je t'aime. Dit-on, je crois.

Au fond, ça ferait plutôt rire, s'il n'y avait pas cette espèce de tristesse latente. Ou d'angoisse. Envie de balancer des mots.

Dimanche sous la pluie. Retour sous la pluie.

Melle. A. et son frère m'ont appris à jouer au poker. Taches ménagères en jeu. C'était sympa.
Réappris à jouer aux cartes. Et à sourire, un peu. Avec des gens. J'ai raflé presque tous les jetons, très fière. Exemptée de vaisselle et de corvée poubelles.
Chance du débutant ou rejet massif des taches ménagères? Mmh. A méditer.

"No bella ciao" dans la tête. Le chant des partisans en russe dans les oreilles. No pasaran dans la bouche. J'ai raflé toutes les musiques révolutionnaires -que je n'avais pas- de l'ordi. Un peu dans le désordre, tout. Des paroles qui touchent, des pensées qui sont dans un bordel pas possible.
Des trucs, qui donnent envie de chialer. A cause d'une émotion impossible à exprimer. Comme une ultime bataille, ou comme le seul combat qui prend le dessus. Ou comme la révolte.
Comme une réponse imparable. Comme un "je suis différente" gueulé à qui veut l'entendre. Ou à moi seule. Comme un droit à je-ne-sais-pas-quoi. Ou comme l'argument, le seul qui vaille. Ou alors un engagement tro fort, ou une révolte qui hurle. Ou un refus, un rejet, un non, avec dix ans de retard. Un je ne suis pas d'accord exprimé à la bourre.
A la fierté du "je dénonçais les juifs", à la vue de la preuve des arrestations, en défense aux menaces. Une réponse, "no pasaran". Ou le chant des partisans. Ou la rupture totale avec une famille, avec une blessure. Une illusion, un non. Jeté dans toutes les langues. Un rébellion sur le long terme, depuis des années. Qu'on ose peu à peu afficher. Comme si ça aidait à alléger un peu, la honte.

Enfin, un rapt sur les musiques de Melle. A. Et la décision de tromper Aragon avec Apollinaire et Queneau. Ou ce que peuvent faire deux débiles en études littéraires pendant une après-midi.
Après lecture, et analyse, on se dit "il était en avance de cinquante ans sur son époque", et on renvoie à l'exposé sur Eluard, le surréalisme et le lesbianisme. Et c'est vachement vrai. Et on pense, et on relit, autrement.
D'où l'imparable conclusion. Si Aragon était homosexuel, (que je suis mariée avec lui) mais que lui était marié avec Elsa. Si à partir de là on analyse les poèmes à la dite Elsa, on comprend toute l'écriture.
Pas de sexe. Juste des textes d'amour, on peut dire. Ou la recherche de la vérité et de la stabilité trouvée en la personne de la dite Elsa, cela suite à une enfance (quelque peu) perturbée et à une naissance (quelque peu) ambigüe.
Donc des poèmes adressés au repère, plus qu'à l'amante. De la fusion spirituelle, plus que de l'amour ?
"Que serais-je sans toi", ou la clé du texte. La réponse implicite, "je ne serais rien". Ou tu es mon étai.

Parce que.
Parce que "pour être, besoin d'étai" disait Pérec dans W, .... .
Première citation retenue. Premières larmes devant un de ses bouquins.

Tin, je dois lire La Disparition. entre "le vol noir des corbeaux sur nos plaines" et "partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme", j'ai enfin eu une idée intelligente.
Il y a six mois, je disais que je ferais une thèse sur l'intérêt de Petit-pied (le dinosaure) dans la littérature. Maintenant, je réfléchis, et je pense qu'envisager un sujet du genre "le lesbianisme et le surralisme" serait peut-être un peu moins idiot.

Je me tais. Sinon, on va vraiment finir par croire que je suis débile.
Ffff. Emotions bizarres. M'enfin, après-demain je me casse en Bretagne. Au moins, les mouettes rieuses auront une bonne raison de se marrer...

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Commentaires
E
oui les mouettes rient et en plus y'a du soleil, viens vite!!
... Lénouche ...
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