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... Lénouche ...
7 juillet 2007

Je ne m'appelle pas Hamlet.

DSCN0850

Il y a ... au moins vingt et un ans (?), Balavoine chantait "vivre ou surviiivre". Enfin je crois. Ou quelque chose qui revenait au même. Il y avait aussi "être (naître?) ou laisser mouriiiir". Pas sûre des paroles non plus.

Il se marrerait, aujourd'hui, Balavoine. S'il voyait que toutes les questions soulevées par ses chansons ont perduré dans tout un chacun.
Sauf que. Je dirais plutôt un mix' des deux. "Survivre ou laisser mourir". Ou alors, "donc, je suis malade parce que j'essaie de me soigner". (--> "euh oui, si vous voulez").

Putain, pense-t-on (pensé-je).

Toujours les éternelles interrogations existentialo-je-sais-pas-quoi, qui empêchent le côté vie-tout-court d'être là. Toujours.
Alors on vit. Sans vivre. Parce qu'on tombe malade. Et on apprend tout un tas de mots très savants. C'est con, j'ai pas une âme de scientifique, je ne ferai jamais médecine. Alors tout ce jargon ne me sert à rien. "symptômes d'une faiblesse neuro-musculaire généralisée". Ca parle vachement, mais c'est vrai que ça paraît moins violent que de dire que "vous aurez l'impression de ne pas tenir debout solidement pendant tout le temps où vous prendrez encore ça (où vous vous soignerez en vain ?).
Ils sont malins, en plus, les médecins. Ils disent ça de telle façon à ce qu'on ne réagisse pas tout de suite. Et donc à ce qu'on ne se mette à pleurer comme une cruche que au bout d'un quart d'heure (donc dès qu'il vient de partir et qu'il sait qu'on ne pourra plus lui poser mille questions).

"Oui je sais, c'est difficile, mais il va falloir que vous acceptiez de somnoler un peu pendant encore quelques temps". On remarquera les doux euphémismes, et on notera que le "somnoler un peu", c'est en réalité traduit par un "comater totalement pendant 48 heures d'affilée". Et puis, d'un air inquiet : "euuuh, vous ne conduisez pas, j'espère??". C'est très fin, un médecin. Et puis. On paie, pour s'entendre dire ce qu'on sait déjà.

Que faire? Le doute, deux solutions, la même sortie. Juste, dans un cas, un peu retardée, donc un peu moins violente, peut-être.
Ne pas vivre vraiment, accepter, prendre sur soi en avalant sagement les cachetons marqués sur l'ordonnance. En réduisant un tout petit peu les doses, parfois. Pour être moins abrutie. Et puis accepter les remarques désagréables (ou en tout cas pas agréables) de ceux qui n'ont jamais eu à faire ce choix. "Les médicaments, faut être fou pour en prendre, on m'a toujours dit ça, en plus ça ne sert à rien". A ne pas mourir, c'est à rien ? Soit. Prendre sur soi, ferme ta gueule Hélène. Des fois, je me dis que ce sont les autres qui ont le plus de problèmes et qui me complexent ...
Juste se taper les regards de la pharmacienne, répondre gênée aux "c'est quoi que tu prends?" en assurant que "non non, c'est rien, vraiment rien", pour ne pas être fourrée dans la catégorie de "dépressive chronique".

Ou alors, second choix. Vivre, sans vivre. Ou alors sans médocs. Tout arrêter et se dire que de toutes façons, ça ne sera pas pire sans. Avant de réaliser que si, c'est pire sans. Mais qu'on n'en finira jamais et qu'on en  carrément marre, parce que ça gâche la vie. Et que si, ça permet de dormir et d'échapper à l'angoisse. Alors que même si ça abrutit, on continuera à les prendre. Pour être mieux, dans l'en soi. Même si ça rend malade, le corps. Et même s'il faut prendre d'autres médicaments pour contre-balancer les effets secondaires des premiers, encore...

Marre aussi. Qu'on me dise "tu prends encore ça". Ou "purquoi tu prends ça?". Ou encore "il ne ft jamais commencer après c'est trop dur d'arrêter". Parce que. Parce que non, pas le choix. Pas choisi de commencer, pas choisi de continuer. Juste l'issue la moins pire, juste. Juste pas choisi d'être saignée.

Remarquez, c'est bien. Je n'ai pas besoin de boire ou de fumer pour que tout le monde croie que je suis défoncée. Les prendre, ou pas. La question, le problème. Le choix infaisable. Alors suivres directives, en se rebellant mollement, à chaque fois. En disant "j'en ai marre, on arrête quand ?". En se disant au fond, "l'arrêt, il ne viendra jamais". Parce qu'on n'en sort pas. Malgré les rémissions. Parce que.

Je ne sais pas répondre aux questions à la Shakespeare. Je ne sais pas choisir entre le fatidique "to be or not to be, telle est la question". 

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