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... Lénouche ...
26 mars 2007

de l'illogique humaine.

apollinaire2

J'écoute "Lili". Le film m'attirait moyennement, au début. Mais j'ai suivi Melle L. J'ai vu, j'ai été scotchée. Ce qui était bien, c'est qu'on est restées jusqu'à la fin du générique. Je crois que je n'aurais pas pu partir avant. Mon film culte de l'année, je crois. Tout se voit sans les paroles, et pourtant on ne voit rien. Le drame, peint avec pudeur. La violence, peinte avec humour. C'est ça, qui était grand. Et ce n'est surtout pas de  que je voulais parler, à l'origine.

Je reprends mon fil directeur -qui n'a pas encore commencé. Laissons de côté le fait que je viens de finir de lire mon cours de méthodo, que je viens d'établir une magnifique théorie entre le passé simple, le passé composé, et la politique, et que j'ai constaté avec effroi à quel point la langue française s'appauvrissait, à force de simplifications. Si si, je vous jure.

Leçon de grammaire selon Hélène, ou mes réflexions métaphysico-philosophique sur la conjugaison...

Je vais quand même développer ce que je viens de préciser que je ne dirai pas. (Ceci est une prétérition, Hommage à vous, Madame Moules-Frites Délicieuses <-- ne pas chercher à comprendre, je crois qu'il ne doit y avoir qu'une ou deux personnes capables de comprendre ma délicate allusion sur cette terre). 
Brefouille. Je viens de découvrir avec effroi que le passé composé n'avait plus le même sens et la même subtile différence de temps aujourd'hui qu'il y a deux-cents ans. Il fut un temps où celui-ci s'opposait vigoureusement au passé simple et désignait une action se situant dans un passé immédiat (24 heures), tandis que l'autre désignait une action se situant dans un passé plus lointain. Aux différentes temporalités sur l'axe du temps s'ajoutait donc ces deux temps, dont l'un était antérieur à l'autre, aux plus que parfait et au passé antérieur.

Et en plus, et en plus, en ne l'utilisant plus à l'oral (ce fameux passé simple), on perd une magnifique nuance d'insistance-sur-un-fait précis et de c'est-un-passé-révolu-sur-lequel-on-ne-revient-plus qu'il nous faut exprimer avec de longues périphrases....

Et oui, c'est le drame. Dire je fus dévorée par le yéti suppose que je suis bouffée, et digérée.

Tandis que pendant que je marchais, j'ai été dévorée par le yéti suppose que j'ai encore une maigre chance de sortir de son ventre en vie ^^ . Pour le passé révolu, il faudrait dire j'ai été dévorée pa le yéti , c'est un fait terminé dont on ne parle plus et qui n'a aucune incidence sur mon présent, ce qui en plus est contradictoire étant que le passé composé suppose que justement, il y a une incidence sur le présent (ce qui peut expliquer ma débilité, je ne me suis pas remise d'avoir été bouffée par l'abominable homme des neiges ^^. Vous saisirez tous la nuance et comprendrez que si on avait dit la chose au passé simple, je ne serais pas débile, parce que cela n'aurait plus aucune incidence sur mon présent ^^).

Enfin. Ravie de ma découverte, je me suis mise à réfléchir aux noms des temps. Les grammairiens ne se cassent pas la tête. On passera sur le présent.
Le futur antérieur est une magnifique oxymore.
Le passé antérieur est une non moins magnifique périssologie (pléonasme pour ceux qui ont la flemme de chercher dans Môsieur Gougueule ce que c'est, mais il fallait que je sorte ce mot au moins une fois dans ma vie histoire que je voie que ça me sert à quelque chose de le retenir).
Le passé composé pourrait s'apparenter à une hypotypose pas très raffinée. D'une façon plus réfléchie, et selon son sens d'il y a deux cents ans, je dirais que le mot reflète logiquement que ce passé a encore une incidence proche, donc plus complexe (-->composé) que le dit "simple", qui est plus lointain.
Cela dit, au vu de la complexité qu'il y a à conjuguer le dit temps, je dirais que son nom est une antiphrase.
Le plus que parfait, il me laisse rêveuse. J'y vois le plus que la perfection. Là, je dirais que c'est une utopie. En réalité tristement basique et platonique, juste un superlatif (absolu?).

Ce n'étant pas le but du message, j'y reviens. La lecture du cours de Monsieur Crayon-pointe-moyenne (comprendre H.B.) m'a rappelé certaines choses des cours de Madame Malformation-Fémorale Ditirambique. (là non plus, ne pas chercher à comprendre).
Un beau jour où je tentai désespérément d'escalader une table (le passé simple marquant ici l'insistance sur cette action pathétiquement non-héroïque suivie d'un échec cuisant qui m'a obligée à faire tout le tour de la salle et à déranger tout le monde pour rejoindre Ma place à côté de Melle. A.). Un beau jour disais-je, j'ai été éclairée sur une chose que je pensais ne jamais réutiliser dans ma vie. A savoir : "Ce n'est pas DU futur, c'est UN futur" (phrase à lire avec un accent de désespoir parce que répétée pour la 36ème fois au moins). Et là, illumination, les neurones en action, et, et, et.... Ce soir, j'ai compris THE nuance : le futur n'exprime pas le futur !!! Mouahahaha.

Dire c'est DU futur est donc un raccourci superbe pour dire "ceci est une phrase ou une proposition exprimant une action prévoyant ou annonçant l'avenir avec une certitude quasi-incontestable". D'où le : c'est UN futur revient à dire que "ceci est une phrase ayant un verbe conjugué à un temps que la grammaire appelle classiquement le "futur" mais qui peut représenter LE passé ou LE présent".
(Ceux qui auront compris ce passage auront droit à toute ma reconnaissance, cela veut dire qu'ils sont capable de comprendre ma logique particulièrement tordue).

Même constatation pour le présent et les autres temps, soit dit-en passant. Peut se résumer par "du" représente le moment que l'on veut représenter et "un" le temps employé, les deux ne correspondant pas toujours.

Exemple : je suis mangée par le yéti dans cinq minutes exprime une action future, avec un magnifique présent (passif, en plus !!)

Merci au Mouvement-Fortement Déformé de m'avoir permis d'avoir un jour cette fabuleuse illumination.

J'en reviens donc à mon affirmation première, la langue française s'appauvrit. Parce que plus personne ne fait ces nuances. Et parce que , parce que on ... simplifie. Ou on complique, mais en simplifiant (c'est pire).

D'où la fin du post dont je parlais au début. Il y a deux ans, en écoutant la radio, j'ai eu les cheveux qui se sont dressés sur la tête. Alors j'ai commencé à faire attention, et depuis, ce syndrome impitoyable est devenu récurent quand j'entends parler, quand j'écoute la radio, quand je regarde la télé.
Toujours pour continuer sur la lancée de Mme. Merde-Faut Dormir dont je viens de comprendre les explications qui étaient bien obscures il fut un temps, je argh.

Après que demande l'indicatif. Je sais, on nous le rabâche. J'ai compris, enfin. Avant que + subjonctif, parce que suppose une action future, donc pas sûre. On emploie donc UN présent (du subjonctif) pour exprimer DU futur, grâce à la valeur dite modale de ce subjonctif qui suppose une ... supposition (hypothèse).
Après que exprimant donc un fait passé et en cela une chose de sûre (sauf pour les amnésiques, eux on leur pardonnera l'erreur) demande l'indicatif, parce que indique la ...certitude !!!(pour une fois qu'on peut en avoir, profitons-en !). Et en plus, pour une fois on est logique, on utilise UN passé de l'indicatif (en général) pour exprimer... DU passé!!! Valeur modale étant résumée par "c'est sûr, parce que c'est fait/arrivé/et tout ce qu'on veut).
J'en conclue donc que ceux qui utilisent le subjonctif après... après que soit :
- sont des amnésiques pour lesquels le passé reste une hypothèse vague
- ou alors sont profondément illogiques, les gens disant toujours rechercher des certitudes et exprimant le pas sûr à l'un des rares moments où ils ont la possibilité d'exprimer la certitude sans risque d'erreur. 

La deuxième cause au syndrome du dressage de cheveux sur la tête, je crois que ce sont les deux mots qui associés donnent l'abominable expression (qui est, hélas ,de plus en plus à la mode) AU FINAL.
Ca veut rien dire !!!!

Finalement, ça a du sens. A la fin, ça a du sens. Mais au final... en plus que, c'est grammaticalement IMPOSSIBLE.
Restons toujours logiques. Au = à + le. Le = article, donc désigne, ou se place devant un NOM ou quelque chose qui fait office de nom. Et final est ... Un adjectif ! C'est beau, la grammaire.
Au petit, oui. Parce petit devient nom dans ce cas. Mais final ne devient JAMAIS nom. Mais, tout le monde le dit, au final. Au moins trois fois par jour.

D'où je comprends, au final, mais auquel final? A La lutteeeeeeuh Finaaaaleuh, là, oui, ça c'est pas mal.
Aux finales (là c'est le nom) des championnats du monde de courses de tondeuses, je mange de l'herbe toute la journée, là oui aussi. Ca doit être particulièrement dégueulasse (l'herbe) et ennuyeux (la dite finale), mais au moins... c'est correct ! (même si peu probable, j'avoue, comme évènement. )

'Vais créer le comité de lutte contre l'expression au final, je crois.

[N.b. : ceux que la grammaire emmerdent peuvent aussi remercier Guillaume (Apollinaire) d'avoir d'éclaré que "L'homme est à la recherche d'un langage auquel la grammaire d'aucune langue n'aura rien à redire"].

Merde, il est 5h39. 'Vais me coucher.

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Commentaires
C
raisonnement tout à fait logique (au final)! et sensé. il t'a fallu combien de temps pour réfléchir à tout ça? en te lisant, on se croirait face à un écrit d'un philosophe ou d'un sociologue, t'as raté ta vocation!?!!!
... Lénouche ...
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