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... Lénouche ...
4 février 2007

L'oiseau.

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Je pourrais compter les jours. J'ai arrêté. Les jours ne se comptent plus quand ils se déclinent en mois.

Dans ma tête, je pense. Et avant de parler, je réfléchis, pour que les autres ne se moquent pas de moi. Je pense "demain on sera la semaine denière", ou alors "mardi est après mercredi". Dans ma tête, tout est confus. Dans ma tête, je ne vois plus rien, sauf quand je ferme les yeux. Alors je préfère bosser, pour ne pas voir la silhouette par terre. Pour ne pas avoir le temps de réfléchir. Pour ne pas me poser la question de sortir ou pas. Au moins, je n'ai qu'à me mettre le nez dans les cours. Et courir très vite pour aller poster les devoirs. Et dormir sans heure pour ne pas voir la journée. Et veiller la nuit, pour surveiller les monstres. Ou les contrôler.

Brefouille. Je disais j'ai arrêté de compter les jours. Comme ça, sans réfléchir, je dirais six mois, ou huit. Plus d'une demie année en tous cas. Plus d'une demie année que je n'ai pas vu passer, et pendant laquelle j'ai fermé le cadenas.
J'ai vu des gens. J'en ai eu au téléphone aussi, je crois. Toujours avec mon joli sourire. "Je vais bien". C'est ce qu'ils veulent entendre, je crois.
Et j'ai eu peur, ou des peurs.

Je crois que l'ironie du sort, ça a été les antalgiques face à la souffrance intérieure. Sur le coup je n'ai pas calculé. Maintenant, je ris. Mais jaune. Pour peu, j'aurais pu penser foutage de gueule.

Voilà. C'est tout. Ou rien. Les mots ne se construisent plus. Ils débarquent comme ça, et finalement la pensée ne suit pas.
Je me dis, dans un mois, non dans deux mois, la Grèce. C'est le point d'ancrage, le truc qui fait que. Mais. Il y a un mais. Je voudrais ne jamais rentrer. Comme si plus rien à espérer de cette vie. Et de la France. Comme si je voulais partir, mais sans bagages. Ou sans le sac de pierres qui scie les épaules et s'alourdit toujours. Comme si je voulais qu'on m'en soulage, qu'on m'en débarrasse, enfin. Et comme si, finalement.

Je disais il y a un an, je crois, "je veux vivre mais pas comme ça, pas cette vie là". Je crois que ça reste. Le "pas comme ça", ou le "pas avec ça". Mais il y a un an, je n'étais pas encore vraiment sur le chemin de l'adulte. Alors c'était différent.

Il est là le problème. Je n'ai jamais pu accepter le "ça". Je ne peux toujours pas. Parce que le "ça", c'est l'amputation de l'être. Parce que c'est l'abandon, la violence, la torture, la souffrance. Et c'est comme un amour, qui dit je hais mais qui n'arrive pas à ne plus aimer. Comme un écartèlement, un déchirement des sentiments.
Une attache à une carte postale, peut-être que tout l'amour reste là. Ou vient de là. Peut-être que j'aime la carte. Et que c'est pour ça que je chiale à me rouler par terre en la voyant. En me disant c'est mon oiseau, celui que je n'ai jamais vu, celui qui a été la première marque réelle du manque. L'oiseau, de mes six ans. Ou la carte.

L'oiseau, ses mots, ils sont comme la protection ou l'oeil lointain mais absent. Comme un je pense à toi, mais qui ne pensait que de loin. Comme le rappel à la môme qu'elle était enfant les jours où elle avait remplacé le père dans le grand lit. La mère, elle n'aimait pas dormir seule. Alors la gosse, elle servait à ça. A remplacer le père. "Puisqu'il n'est pas là je te prends toi". Et moi, je regardais l'oiseau, et les trois mots griffonés derrière et qui m'étaient adressés.

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Commentaires
E
Si tu ne va pas bien, ne t'en cache pas, tu en as le droit, personne ne viendra te juger surtout pas moi tite soeurette...J'aimerais que ce petit oiseau dont tu parles, l'oiseau qui rappelle le vide puisse un joursortir de la carte postale et qu'il t'emmène là ou tu auras moins mal, dans une vie plus sereine ou le manque et l'absence reste là certes-ca ne s'en va pas comme ça- mais que tu sois heureuse, tout simplement. Et saches que si tu veux, j'ai aussi de gros muscles pour t'aider à faire en sorte que le sac soit moins lourd.<br /> Bisous. Ta grande soeurette Elo.
E
Si tu ne va pas bien, ne t'en cache pas, tu en as le droit, personne ne viendra te juger surtout pas moi tite soeurette...J'aimerais que ce petit oiseau dont tu parles, l'oiseau qui rappelle le vide puisse un joursortir de la carte postale et qu'il t'emmène là ou tu auras moins mal, dans une vie plus sereine ou le manque et l'absence reste là certes-ca ne s'en va pas comme ça- mais que tu sois heureuse, tout simplement. Et saches que si tu veux, j'ai aussi de gros muscles pour t'aider à faire en sorte que le sac soit moins lourd.<br /> Bisous. Ta grande soeurette Elo.
S
Contrairement a ce que tu penses , sela m'etonnerait que quiconque de tes amis ait envie qu'as la question "ça va ? tu repondes oui ". ce serait un mensonge et tu le sais bien et il n'en serait pas sure de ta reponse . Tu as ce sac a dos plein de pierre sur ton dos amsi , mais tu n'est pas condamné a ce qu'il soit si lourd et ce toute ta vie, tu est une adulte mais tu n'est pas pour autant obligé a porter ce poids toute ta vie d'adulte , il sera toujours là mais peu à peu il sera moins present a cause de toutes choses qui contrablenceront, qui mentiront a ce que ton grd pere voulait que tu devienne, sa poupée quelqu'un qui ne dit mot , tu seras toi, tu le battras peu à peu mais pour ça ne t'enfuie pas et si t'as besoin d'aide, sache que même avec mes piti piti biscoto , a deux on pourras reussir a porter ton sac...
... Lénouche ...
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