to go or not to go
En entrant dans la salle d'attente, j'ai failli avoir une attaque. Cinq personnes, et juste un siège de libre. J'avais dit aujourd'hui, je balance tout. J'attends. Une heure. Une heure et demie. Et puis moi. "Je ne peux pas vous garder longtemps, comment vous allez?".
Mal. Déjà , ça met l'ambiance.
"Ah. Soyez concise expliquez-moi". Alors j'ai expliqué.
Je suis angoissée tout le temps, triste tout le temps, j'arrive plus à me faire à manger, je dors mal, j'ai plus envie de voir personne, j'ai pas la force de sortir de chez moi, j'ai tout le temps envie de pleurer et j'arrive plus à dire que ça va pas.
Voilà, j'ai été concise. Enfin autant que possible.
Et comment de rajouter un AD supplémentaire dans sa pharmacie.
Proposition d'hosto, je me tâte. To go or not to go, this is the question. Ca me fout la trouille d'être entourée de dépressifs 24h/24. Et surtout l'idée que je vais être ultra prise en charge pendant une semaine et que je vais après me retrouver livrée à moi-même. Trop grand écart, peur de replonger.
Et dans ma tête, hosto = prison.
Et quoi faire du chat (l'excuse pour ne pas y aller).
Et des questions, encore...
Et pourtant, je voudrais. Mais j'ai peur. Peur de décevoir. Peur de je ne sais pas quoi.
Voilà. Un appel pour la réponse lundi. Une ordonnance toute belle. Et le retour dans le métro.
Quand on lève la tête, ça fout le vertige le métro. Le plafond courbé, ça donne l'impression qu'on part en arrière.
Alors je me suis retournée. Et j'ai compris. J'ai vu les rails, j'ai vu le métro arriver et j'ai compris pourquoi des gens sautaient. On peut penser à la mort. Mais on pense toujours à un éventuel après. Alors du coup on ne fait rien.
Là j'ai compris. Pourquoi on faisait. Parce que dans ces moments là, on est dans un état second et on ne pense plus. A rien. Ni à l'après, ni au maintenant. Juste au avant. Et on peut sauter, on est dans l'état d'esprit pour.
Ca me fout la trouille. Je me suis demandée pourquoi pas. Et je me suis dit parce que pas. Et j'ai pleuré avant de voir l'A. et d'arriver vers elle essoufflée avec mon grand sourire du tout va bien que je vomis.
Non monsieur psy, vous voyez, je ne peux plus parler à personne. Même à l'A. A personne. Juste à l'intérieur de moi-même je hurle.
Et si je parle, je brode avec des c'est pas grave, je parle avec détachement si bien qu'on y croit au c'est pas grave. Je ris nerveusement des trucs qui me donnent envie de chialer.
To go or not to go. Je ne sais pas. J'hésite.
Je suis fatiguée d'aller mal.