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... Lénouche ...
15 octobre 2006

je est un autre.

pajaro_fuego

Vous êtes-vous déjà regardé dans un miroir sans vous reconnaître? Avez-vous déjà pensé que cette silhouette courbée, que ce visage sans vie, que ces yeux vides ne pouvaient pas être les votres...?
Avez-vous déjà dit aux cernes qui creusent le regard qu'elles s'étaient trompé de figure?

Il arrive un moment où l'on oublie le sens du verbe reconnaître. Du verbe se reconnaître.
Il arrive un moment où l'on ne veut plus que l'ombre que l'on écrase soit notre. Où l'on ne sait plus dire, plus comprendre et plus voir. Où le regard traîne au hasard sur les murs ou au plafond, où l'iris fixe les stores, ou la lampe qui éclaire mal. Où les yeux sont flous et dans le flous.

Dans le flou des larmes qui ne coulent plus.
Dans le flou des larmes qui ont trop coulé.
Dans le flou de l'ignorance et du je ne sais plus.
Dans le flou de la tristesse, toujours plus grande et plus envahissante, toujours plus assassine. Mais l'assassin ne laisse pas toujours de traces de pas derrière lui. Il ne laisse pas toujours de marques sur sa cible. Juste une gravure ancienne qui n'est plus qu'intérieure. Juste un hurlement qui le poursuit sans jamais l'atteindre. Et qui se perd, et qui étouffe la gorge.

Les yeux, qui ne voient plus clair.
Les mots, qui ne se comprennent plus.
Les mains, qui serrent comme un trésor le rat en peluche, les mains qui pleurent, au fond. Et qui s'aggripent en écartant les doigts.

L'ailleurs, dans le plus là.
Le nulle part, qui envahit tout.
L'esprit qui s'éloigne sans savoir et sans voir sous l'expression idiote et fixe du rat posé sur la table.

Je ne cherche plus, j'attends. Mais je ne sais plus quoi.
Peut-être l'espoir. Ou plutôt son retour.

Un espoir perdu, une mélancolie étourdissante, un regret assourdissant, un poids abrutissant.
Un silence, finalement. Hurlant.
Qui laisse le vide, qui renvoie l'écho du rien sur les murs de la prison.

Briser le miroir lorsque l'on ne sait plus si l'on est soi. Lorsque l'on ne se reconnaît plus.
Attraper les bouts de verre cassés à pleine main sans pour autant les sentir s'enfoncer.
Frapper dans le reflet qui nous devient inconnu, que l'on ne veut plus voir. Sans non plus savoir quelle est l'image que l'on voudrait voir apparaître.
Juste voir disparaître laisse qui se meurt.
Juste espérer voir l'autre.

"Je est un autre" disait Rimbaud.
Je n'est plus moi. Je est parti. Je est le on de la masse et de l'anonyme.

Hélène.

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Commentaires
N
il est beau ton texte ma tite crotte :p<br /> me sent un pe bete de pa savoir koi dire apar ke jsui là ke tu sra jamais seul et ke ben le je de maux à travers c pti jeux de mots zai envie de taidé à les soulagé jsé pa tro cmt faire ms sui là et je croi en toi ki est bien toi et pas un autre.<br /> bisou ze tadore tou plein fort !
... Lénouche ...
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