...

29 novembre 2005

"Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard".
Aragon.

Départ. Fuite? peut-être. Tout s'emmêle en ce moment.
Libération. C'est beau la liberté, c'est grand. Trop peut-être. Ca change tout. Mais ça ne change rien.

L'oppression est moins forte, mais les nuits restent les mêmes. Les toits se dessinent derrière les carreaux sombres et la pluie vient toujours s'écraser dessus.
Les yeux sont toujours aussi cernés, les marques du manque de sommeil se voient toujours aussi peu dans le noir.

On rêve. Par bribes. Pas de changement radical et un, capital.
Une fraise à mes côtés.
Des musiques qui passent en boucle.
Des vers qui tournent dans la tête.

"Le peintre assis devant la toile a-t-il jamais peint ce qu'il voit?"

Peut-on représenter la vie? Une toile, une feuille. Des images ou des mots. Même douleur, même combat.

Même cri au bout du compte.

On reconnaît l'histoire et le passé en tournant les pages d'un livre invisible.

Des réflexions, juste comme ça. Et une conclusion. Qu'on ne veut pas.

La conscience est parfois plus forte que ce qu'on ne voudrait.
Elle nous dit ce qu'on ne veut pas savoir et nous montre ce qu'on ne veut pas voir.

Les marées de la mémoire sont parfois trop grandes pour ne pas nous emporter. Suffocation.

Un mot, un dernier. Un dernier vers.

"Il s'assit dans cette campagne et ferma les yeux pour toujours".

Hélène. (citations d'Aragon).