Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
... Lénouche ...
19 novembre 2005

les meules de foin

botte_de_foin

Vague nostalgie qui revient sur les airs des chansons qui ont bercé l'enfance.
Souvenirs de meules de foin et de roulades dans la boue. D'une nuit passée dans une étable à attendre que le veau naisse.
Moments fugitifs d'une enfance qui réapparaissait l'instant de quelques heures.
Moments d'évasion où la vie pointait son nez. Et où personne ne nous pointait du doigt.

Les doigts obsédants, les doigts de la gosse qui se tordaient dans les recoins sombres et qui arrachaient la paille, peut-être celle des meules dans lesquelles elle jouait ; les doigts de l'adulte qui brûlaient dans les nuits glaciales.
Les larmes aussi brûlaient un visage qui aurait voulu ne plus être.
Un visage marqué sur les photos, un visage aux traits d'adulte. Une expression de souffrance qui n'aurait pas dû être.

Une expression indélébile, qui reste inscrite à l'intérieur.
L'impression que c'est écrit en gros, qu'on porte une pancarte et que c'est pour ça qu'on nous évite. L'impression que tout le monde voit la faute que porte l'enfant qui pourtant n'est pas coupable. L'impression qu'il faut qu'on nous fuie.
Et les efforts finalement faits pour fuir le monde.

Quatre murs. Ceux qui sont à l'extérieur savent les traverser. Celui qui est dedans, non.

Les mains attachées qui commencent à se délier. Le poing qui se lève enfin. Le poing qui frappe dans le vide, le poing que tout le monde ignore. On frappe, on s'épuise. Lutte qui semble vaine.
Alors les larmes reviennent. Toujours aussi brûlantes. Sur un visage que l'on n'accepte toujours pas.

Le bonheur des meules de foin s'éloigne et devient inaccessible.
Le foin se décompose.
Il brûle. Et la vie avec.

Hélène.

Publicité
Commentaires
... Lénouche ...
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité