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... Lénouche ...
14 janvier 2008

Une trentaine d'heures plus tard.

350px_Le_songe_de_la_raison

Ne pas voir passer la journée. C'était ça le mot, en gros. Ou l'idée. Juste ne pas la voir. Juste dormir. Juste avoir ce qu'il faut pour, et savoir comment doser pour. Pour dormir suffisamment longtemps.

Après, on se dit "plus jamais", à chaque fois. Et sur le coup, plus rien n'a d'importance. Juste ne pas voir la journée. Juste un sommeil de fuite, de pure fuite. Et la souffrance qui accompagne. La souffrance physique, purement physique, parce que la tête, elle n'est plus en état de penser ou de sentir quoi que ce soit.
Juste la souffrance de sentir son corps, et la loudeur qui accompagne ce corps. La souffrance qui accompagne chaque mouvement, chaque tentative pour écarter les doigts comme on ouvrirait inlassablement une porte qui grince. La souffrance aussi de la bouche, qui est sèche, qui a soif, qui réclame à boire, une bouteille d'eau qui est trop loin. La souffrance enfin des yeux qui pèsent trop pour pouvoir s'ouvrir sans effort et pour réussir à supporter la lumière qui pointe dans la pénombre sans se plisser.
La souffrance, peut-être, tout simplement du corps qui n'en peut plus.

La chute, on doit appeler ça.

J'ai réalisé qu'on était lundi, et pas dimanche. Au milieu de la journée, ou après.
J'ai bâclé bouclé la phonétique. Et la comm'. Reste la philo et la comparée. Et tout le reste.

J'ai pris conscience de la fatigue, dans tout ses états. Mais je n'ai pas envie de parler.
Comme si. Je me dis que je sais pourquoi je reste en vie, mais que jene sais pas pourquoi je vis.

C'est tout le monde, mais ce n'est personne. Je vais bien, oui. Parce qu'il faut. Ou parce que.

"Soudain, j'aperçus au large un point noir sur l'Océan couleur de fer. Je détournai les yeux [...]. Je compris alors, sans révolte, comme on se résigne à une idée dont on connaît depuis longtemps la vérité, que ce cri qui, des années auparavant, avait retenti sur la Seine, derrière moi, n'avait pas cessé, porté par le fleuv vers les eaux de la Manche, de cheminer dans le monde, à travers l'étendue illiitée de l'Océan, et qu'il m'y avait attendu jusqu'à ce jour où je l'avais rencontré. Je compris aussi qu'il continuerait de m'attendre sur les mers et les fleuves, partout enfin où se trouverait l'eau amère de mon baptême.  [...]. N'entendez-vous pas les cris de goélands invisibles ? S'ils crient vers nous, à quoi donc nous appellent-ils ?"

Albert Camus, La Chute.

Un jour, j'ai compris que j'étais incapable de mettre les points finaux. 

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Commentaires
M
Des bisous...et du courage,surtout du courage, Hélène.<br /> Je t'embrasse.<br /> <br /> R.
E
coucou p'tite soeur!!<br /> <br /> Fais moi signe, z'aimerais savoir si tu refais surface un peu, en tant que grande soeurette responsable je m'inquiète^^. Je pense bien à toi tu sais, j't'embrasse fort...! Elo
E
coucou petite luciole,<br /> <br /> juste te dire que j'étais là, quelque part à des centaines de kilomètres de toi cependant (a quand la téléportation?bouhhh) Il m'est arrivé de faire pareil: m'assomer pour ne pas voir le jour...mais on réouvre les yeux à un moment. Si j'avais un grand sac (et même deux), je mettrais toutes ces choses qui te font si mal dedans, juste pour que tu te sentes mieux. Le problème c'est que même pour moi, je n'ai pas trouvé de sac...Mais je t'envoie des ondes positives, accroches toi. Bisous, ta soeurette Elo.
... Lénouche ...
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