A bas jour(nement?).

Un bourdonnement laisse entendre un "à bas" aux deux bras en l'air
Qui se sont lentement levés pour s'accorder au brouhaha
Ambiant

C'est la gueule tenue en respect
Peut-être
Qui s'écrase au sol
Et fait un demi sourire à la poussière qui la recouvre

La nuit tombe proprement et l'onde de choc se propage
Silencieusement
Un abat-jour bascule derrière la fenêtre
L'ampoule l'entraîne et se casse
C'est la figure écrasée qui se griffe sur les bris de verre en grimaçant timidement

Les deux mains en l'air préfèrent se laisser tomber
On a assassiné le jour crie une voix
Dans une poudre gelée d'obscur
Ce ne sont plus que des éclaboussures qui glissent sur une pente trop douce qui n'atteint pas le par terre

L'abat-jour est piétiné par une mêlée aveugle
Et une balafre étranglée hurle sous le sel du crépuscule qui rit
A gorge déployée

C'est un verre couleur rouge bouteille qui se remplit
De l'enivrement des yeux agités
Réveillés en sursaut par le jour abattu dans un air de cauchemar

L'interrupteur éteint ne s'allume plus
Et un insecte vole comme attiré par la non-lumière
Ou par l'envers du décor en quelques
Sortes

Les bras restent tendus dans l'air
Le réveil n'est plus vraiment
A l'endroit
On réclame des détails dans la buée soluble et inconsistante du demi-sommeil

L'abat-jour se remet en place quand le corps encore lourd se redresse
Les bras toujours levés toujours tenus en joue
Ce n'est pas l'endormissement qui ajourne les condamnations à vie
Il tient juste en respect la grimace qui s'ébroue
En se planquant derrière le vrombissement qui sort de la fumée d'une cheminée d'usine

Hélène.

Comments

[elodie]

toujours d'aussi beaux textes Lénouche!! J'espère que tu vas bien!!!...bizzz elo