Marque pages.

Trois tas. Je garde, je donne, et je jette.
Le tas je jette est de loin le plus gros, je crois. Même s'il n'y a que un an de papiers -inutiles- accumulés.
Le tas je garde ... Des copies de copies de bac, je me suis résignée à jeter mes brouillons. Pas les sujets, par contre. Quelques papiers administratifs. Le courrier de la poste et de la sécu, qui rappelle qu'il faut envoyer le reste à la mutuelle, qui elle même ne rembourse pas totalement, qui ... Imbroglio. Mais un progrès. J'ai enfin mis mes brouillons de brevet dans le tas "je jette". Pas mes copies de brevet blanc, par contre.

Difficile de savoir l'important. Et de faire le tri, et le ménage.

Et partout autour, des piles de livres. Et je ne me remets toujours pas d'avoir La Princesse de Clèves au progamme. Déjà parce que ça doit être un des rares classiques que je n'ai pas, et ensuite, parce que... Parce que c'est ... chiant.
Enfin non, mais ce n'est pas le lyrisme que j'aime. Ce n'est pas le livre "amoureux" qui m'accroche. Et le mot "amour" ne signifie plus grand chose autour de moi.

Alors le tri. Dans les pensées, aussi.
L'Esprit des lois, c'est sympa à lire. Et je redoutais le pire, inutilement. C'est juste, intéressant. Et moderne. Montesquieu -dont j'ai encore oublié le prénom...- avait déjà tout compris au XVIIIème sur les lois et la démo(?)cratie.
En fait, maintenant, il ne reste que le "kratos", le pouvoir. Le Dimos est un peu dans l'oubli et le peuple a un peu sombré.

Alors. Ca ne résoud pas les problèmes de carton, et tout le monde s'en fout. Ca ne change rien.

Vague à la tête, ou à l'esprit. Ou mal au coeur, ou faim. Peur de compter les vrais repas. Ou les jours sans vrais repas, je ne sais pas.
Dijon se vide, l'été. Les résultats du bac débarquent, quelques surprises. Bonnes, ou moins bonnes.

Fatigue un peu latente d'une nuit trop courte. Le téléphone a précédé le réveil.

Au fond, déménager. Mais en pensant à autre chose. A s'installer, ailleurs, loin. A partir là bas.

Je sais. Je sais que je ne sais rien. Je vais comprendre Descartes.
Je sais que je ne connais pas le mot relation. Je sais que je refuse le mot aimer. Je sais que j'ai peur du mot autrui. Je sais que je redoute la solitude.
Je sais que je ne suis qu'une boule de contradictions.

Je ne dis pas un être, parce que pas l'impression d'être, vraiment. Pas l'impression de vivre normalement. Alors pas l'impression d'être. Trop lucide, ou pas assez. Je ne sais plus. Trop de doutes.

L'avenir perd sa notion. Ca devient demain matin, mais dans dix ans ne veut rien dire.

Je n'avais pas envie d'écrire, pourtant. Juste pour marquer une page, ou un jour. Qui n'a rien de neuf ni d'exceptionnel.

Juillet. Y'a des trucs qui me gonflent, quand même. Je n'étalerai pas, devoir de réserve oblige. Devoir auquel je ne dois rien, mais que je garde, par pudeur.

Envie de relire Bouvard et Pécuchet, les deux cloportes ou le tableau de la médiocrité et de la bêtise humaine.

Comments

[Isabelle Rambaud]

bonjour,
d'abord félicitations pour ces beaux résultats ! vous pouvez être fière.
Votre propos sur la princesse de clèves m'a interpellée car c'est justement pour des "réfractaires" comme vous (ou comme ma fille)que j'ai écris l'an dernier un petit livre qui pourrait être une introduction à cette lecture et vous faire voir autrement le roman de Mme de La Fayette. je vous envoie l'adresse de mon blog. Vous y aurez les références :http://princessedecleves.blogspot.com/
Et vous verrez peut-être les choses autrement ?
Bonne lecture et bon été.
Isabelle Rambaud

[elodie]

je te souhaite un bon tri soeurette malgré que ce soit dur, je veux bien le croire. Et surtout un bon aménagement. J'ai hâte de te revoir! bisous!