la fête de la muse-hic.

Le 21 juin, il paraît que c'est l'été. Il paraît aussi que c'est la fête de la musique. Alors comme pour une fois il ne pleuvait pas -parce que traditionnellement il pleut toujours ce jour-là-, j'ai appelé Melle S. pour qu'on se retrouve sur la "grand'place" de Dijon.

Le compte-rendu de mon observation du comportement humain fut intéressant. Pas mal de remarques pertinentes à noter.
Dijon est une ville particulièrement vivante. Un soir dans l'année. Impossible de circuler, mais avec un vélo les gens ont peur de se faire rouler sur les pieds, je crois. Alors c'est un peu moins compliqué.

Blague à part, la fête de la musique regroupe une population assez hétéroclite. Jusqu'à 21 heures, il y a beaucoup de jeunes enfants, de personnes âgées, de marchands de barbe à papa.
Il y a même ds tailles différentes de barbe à papa. Sachant que la 'super' fait environ un mètre de diamètre, je n'ose pas imaginer la taille de la géante et de la super géante...

Brefouille. Vers 21h30, la population a plutôt dans les vingt à trente ans. On commence à voir des bouteilles de bière un peu partout, des gens qui titubent encore plus partout. Alors ça devient délicat pour ne pas se faire renverser de la bière dessus. La fête de la musique devient un prétexte à l'invocation de la muse de Dyonisos.

Beaucoup de hard rock, d'amplis qui rendent sourds. Des groupes dont-on-ne-comprend-pas-le-fonctionnement.
-A ton avis ils en ont encore pour longtemps à se préparer ?
-Euuuh Hélène, je crois qu'ils ont déjà commencé à jouer ^^
-Uhuh, ah bon ??

Dans un coin de rue, un mélange de Céline Dion et Julie Zénatti (je préfère ne pas savoir), la variété française dans toute sa splendeur et sa médiocrité... accompagnée par une guitare électrique !!
Quelques mètre plus loin, de la cornemuse. Et aussi la chorale municipale accompagnée par un accordéon qui nous invitait à "aller siffler la haut sur la colliiiiiinnnnneeee" à coup de "zaï zaï zaï za¨". Eux, ils n'avait pas de micro, donc forcément personne ne les entendait.

A admirer aussi, les groupes qui "rêvaiiiient d'un autre monde" (si quelqu'un me retrouve le chanteur d'origine ...). Et de la musique celtique et des gigues. Ca c'était chouette.

Rien d'exceptionnel, donc. Quelques originalités. Un gars avec des trucs de feu.
-il va cramer la belle porte en BOIS
-mais pourquoi il se met devant la porte en bois qui fait un mètre de large alors qu'il a un mur de béton tout autour???

On a toujours pas compris. Et puis un groupe qui ne joue rien.
-tiens, ils sont silencieux....
-Attends ils se roulent un joint c'est normal ils vont reprendre après^^.

De la foule, donc. Une ambiance peu sympa. Les gens dans un état pas très normal.
-vous êtes pas trop bourrées les filles ?

La bonne blague. On devait être les deux seules personnes sobres de la soirée.

Très sceptique finalement sur la notion de fête de la musique. Ou muse-hic. Ou mushit. Et grande question existentielle, qui va ramaser les cannettes et bouteilles de bière qui sont partout par terre?

Et un constat, désolant. Les gens sont... banals, ou affligeants.

-Hélèèèèèèèèèène
-gné?
-tu me reconnaiiiisss?

Melle. An., pas vue depuis un an. Super heureuse de la retrouver et on est restées cinq miutes à se demander "t'as des nouvelles de truc, bidule et machine ??". Tout ça après bien-sûr les traditionnels "ça va?" et "tu fais quoi ce soir?". Comme si la réponse pouvait être autre que "je cherche un groupe potable à écouter". En fait, je rentrais chez moi.
Mais on ne dit pas "je suis super heureuse de te revoir". Juste numéro de portable échangé à la va-vite. On se reverra, et on reparlera de choses un peu plus profondes.
A noter, oui. Je l'ai reconnue, après dix secondes d'intense réflexion.

Il est 1h14, ça hurle encore dans ma rue. Jamais vu autant de monde.
Fête populaire, oui. Sympa, je reste sceptique. Cela dit, j'admire toujours la profondeur des paroles des chansons chantées. "Où la teeeerrrreuh serait rooonde". Tout cela porte particulièrement à réflexion.

Alors. Record du nombre de bières consommées en une soirée. On oublie la musique, et on se bourre la gueule. Ou on se console à la barbe à papa, au choix. Et finalement, le mieux, ce fut les répétitions de La symphonie du nouveau monde Place de la Lib', qu'on a entendues pendant trois jours... Et même pas entendue jouer ce soir.
Allez comprendre. C'est la fête de la Muse'....