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... Lénouche ...
17 mai 2006

expulsion

bilal07

Envie de dire plus rien à foutre. Juste besoin d'évacuer, besoin que ça sorte.
Bouffée par une douleur que je n'arrive même plus à définir, que je ne suis même plus sûre de ressentir tellement elle est forte. Impression de tourner en rond, d'écrire les conséquence sans écrire les causes, de ne pas arriver à avancer, pire, de reculer. Impression de retourner des années en arrière dans le cauchemar.

Envie de pleurer tellement forte qu'aucune larme ne peut sortir, les anxios ne servent plus à rien, les antidépresseurs je ne vois plus leur action, et moi je me noie. Je coule, je n'arrive plus à faire face, à faire face au monde, à ma vie, à moi-même.
Impossible de manger, juste envie de vomir, de me vomir, de me souler pour oublier, de dormir pour fuir les journées. Et je dors. Des après-midi entières.
Je ne parle plus, je ne supporte plus de sortir, je n'ai envie de rien, je ne veux plus voir personne, je ne veux plus qu'on me parle, je veux disparaître, juste disparaître, je voudrais pouvoir mourir mais je sais très bien au fond de moi que je ne ferai rien... Je ne peux plus, je suis à bout, au bout du rouleau.

Envie de dire injuste. Je ne sais plus. Je ne comprends plus et pourtant je comprends tout.

Dépression, oui. Mais me***. J'en étais sortie, c'était pas tous les jours très brillant mais j'en étais sortie quand même, je ne veux pas retomber dedans, je ne VEUX pas, je ne PEUX pas. Je n'aurai pas la force, j'ai peur de ne pas avoir la force d'affronter ça une nouvelle fois, je crève de peur.

Non, je ne me suiciderai pas. Mais je suis bien consciente que je suis en train de me laisser mourir à petit feu, et je n'arrive pas à réagir, à faire quoi que ce soit contre ça. Merde, merde, merde. A un mois du bac je ne peux pas , je ne dois pas. Je n'ai pas le droit d'être comme ça, pas le droit. Je dois arriver à faire face mais je ne peux plus, je n'y arrive plus.
Ecoeurée par la souffrance, abattue par cette même souffrance.

Répondre "oui" aux "ça va?" et m'effondrer intérieurement. Me retrouver à genoux, allongée par terre, me rouler par terre en pleurant des sanglots qui ne sortent pas, qui restent coincés, qui étouffent.
Eteinte. Chaque jour je me dis demain ça ira mieux et chaque lendemain est pire que le précédent. Et toujours cette maudite échéance, le bac, qui se rapproche, qui se fait de plus en plus menaçante. Je ne peux pas me planter, je n'ai pas le droit, juste pas le droit, pas le choix je DOIS l'avoir. Mais comment faire quand bosser devient insurmontable?

Je me dégoute. Je ne sais plus dire j'ai mal. Je sais l'écrire, mais je ne sais plus le dire.
Comment on fait? On peut lancer des appels au secours qui tomberont dans le silence. Des regards que personne ne comprend, des silences qui hurlent "aidez-moi" et que les autres n'entendent pas, je ne surmonte pas.
Me taire pour crier, c'est tout ce que j'arrive encore à faire.
Crier en silence et en crevant de douleur.

Impression d'être cassée en mille morceaux, d'être déchirée. Détruite.
C'était ce qu'ils voulaient, j'ai essayé de résister et de lutter mais impression qu'ils y sont parvenus.
Détruite, au fond du gouffre. Et je continue à m'enfoncer.

Je ne sais plus contre quoi je dois me battre, contre eux, contre moi, contre tout. Mais dans tout les cas c'est une bataille contre l'immatériel, contre les souvenirs, contre les absents.
Tout serait peut-être plus simple si je pouvais les voir et leur cracher à la figure. Et encore...

On ne peut pas lutter contre les ombres, on ne peut pas les faire disparaître à moins d'éteindre la lumière, et dans ce cas là on se retrouve soi-même dans le noir.
Les ombres, elles, elles peuvent nous recouvrir et nous étouffer.
Elles ne sont rien, mais elles semblent être tellement plus fortes... Justement parce qu'elles ne sont rien, parce qu'on ne peut pas les blesser.

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