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... Lénouche ...
23 avril 2006

on efface tout et on recommence

avoir_et_etre___ecriture_1

L'avantage avec le traîtement de textes, c'est que quand on n'aime pas ce qu'on a écrit on appuie sur "supprimer" et tout disparaît... C'est beau la technologie, ça permet de retomber dans ce putain de vide et de silence.

Le silence du stylo qui n'écrit plus, remplacé par le clavier et le "clic clic" des touches, le silence de la feuille qu'on ne froisse plus remplacée par l'écran insensible où tout s'affiche avant de s'effacer.

J'en ai marre parfois d'écrire des mots dans le vide. Quand j'écris sur des feuilles, elles finissent dans le fond du tiroir et finalement personne ne sait ce que j'ai ressenti, quand j'écris sur l'ordi ça finit dans des dossiers que personne ne lit non plus, ou sur ce blog, que quelques uns lisent, mais ces quelques uns je ne vois jamais leur visage.

Réflexions métaphysico-personnelles dénuées d'intérêt.
Pourquoi j'écris au fond? Parce que ça me soulage, peut-être que c'est avant tout pour ça. Pour trouver un peu de répit, pour déposer quelque part, pour que les sensations se transforment en mot et quittent l'esprit pour aller se poser sur la feuille ou sur l'écran.

Je ne sais pas combien de pages j'ai rempli depuis quelques années, un paquet assez impressionnant. Entre cinq cents et mille je dirais. Dont quelques trois cents poèmes, à quelques uns près.
C'est sûrement égoïste comme démarche, parce que si j'écris c'est avant tout pour moi, pour me permettre d'avancer. Parfois pour les autres, mais ça je le réserve pour les lettres. (je sais plus où je voulais en venir, mince...).

Peut-être au vide. Et à la chute. Avant d'écrire, la feuille est blanche, l'écran est jaune (gris à cause de la poussière qui n'est jamais nettoyée), là c'est le vide. Et dans ma tête, c'est l'ouragan, mais tout est tellement mélangé que c'est le vide quand même parce que je ne vois plus rien.
En déposant les mots, je trie, je classe, je range. Je montre les émotions qui sont invisible, je montre ce que je ressens. Mais je me le montre avant tout à moi-même, pour essayer de l'expulser. Et finalement, je rencontre toujours madame solitude. Je peux tout dire au papier, mais on ne peut pas dire qu'il soit très causant, il ne répond pas aux questions.

Après le vide, il y a la chute. Le papier est noir, ou bleu suivant le stylo. Et moi, je suis toujours de la même couleur. C'est toujours le bordel, mais ce n'est plus le même. C'est un bordel rangé qui a peur du bordel futur qui s'installera dans un laps de temps assez court mais indéterminé.

C'est bizarre la vie. Je la retranscris en écrivant. Je vis en écrivant. Je ne me sens à peu près bien que lorsque j'écris, parce qu'il n'y a que là que j'ai l'impression de m'exprimer, de dire ma colère, mes doutes, mes peurs et mes espoirs. Il n'y a que là que j'ai l'impression d'en avoir le droit.
Ecrire pour vivre ou vivre pour écrire, je ne sais pas trop. Mais pour moi, les deux sont indisociable.

J'ai une conception de la vie bizarre. J'aime les lampadaires. Qui s'est déjà passionné pour un lampadaire, honnêtement? Pourtant, c'est beau un lampadaire. Ca montre tout, surtout ce que ça n'éclaire pas.
Dans ma tête, je me dis que j'attends le jour où ils montreront le nord (non je ne suis pas folle), et grâce à l'écriture j'arrive presque à régler ma boussole interne.

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