6h42

6h42. Déjà levée..? Non, pas encore couchée. Perdue entre l'épuisement et le désespoir, avec un soupçon d'angoisse pour pimenter le tout.

Besoin d'écrire, mais sans vraiment savoir quoi dire. J'ai froid. Sûrement la fatigue.
Je vois flou. Sûrement la fatigue aussi.
J'ai plus de cigarettes. Résultat d'une nuit blanche.
Je tremble, je crois que c'est l'angoisse.

Plongés dans l'hiver, -6 dehors. Et moins 50 dans mon corps. J'ai peur, peur de moi. Je pousse mon corps jusqu'à l'extrême. Jusqu'à ce qu'il tombe.
Je ne supporte pas mon corps. C'est la chose qui fait que je bouge, que je respire, que je vis. Mais je ne le supporte pas. Je voudrais pouvoir le voir disparaître.

Ce corps, c'est celui qui a tout subi, qui a été sali, qui a souffert, qui a cru mourir cent fois.
Et c'est encore celui à qui je fais tout subir, c'est plus fort que moi. C'est paradoxal, mais je le pousse parce que je ne supporte qu'il ait mal, parce que je ne supporte plus d'avoir mal.

Vengeance? Peut-être, en quelques sortes.
Je suis perdue.

Je ne sais plus ce que je ressens. C'est note, c'est le fouilli. Mais dans mon esprit c'est pire.

J'écris les mots qui tombent.
L'absence.
L'angoisse. Avec des crises, toujours plus fréquentes, parfois très violentes.
Les calmants, qui m'assomment sans me faire dormir.

Je suis encore lucide, mais assommée, ralentie.

Question existencielle du moment : comment faire pour se gratter sous un plâtre?

Bientôt 7h maintenant. Sortir? Oui, mais il fait froid. Et nuit. aller racheter des cigarettes. Deux paquets, pour faire le plein. Et après? Essayer d'aller ingurgiter un petit déjeuner au point gourmand.

Difficile de manger correctement en ce moment. Je mange tout et n'importe quoi, n'importe quand. Ou alors je ne mange pas.
Je ne sais pas quel est le pire.

Je ne sais plus.
Plus rien.