comme un château de cartes

Il y a une ville, détruite par les bombardements.
Des immeubles rasés, des briques dans lesquelles on se prend les pieds.
Une tuile, ça et là, qui tombe d'un toit qui était encore debout.

Il y a de la fumée et des cendres, restes épars de ce qui aurait pu être. Etre quoi? On ne sait pas, mais ça ne sera jamais.

Il y a celle qui marche au milieu des décombres, inlassablement. Qui trébuche sur les tas de gravas, et qui voudrait reconstruire.
Avec les morceaux de ciment ramassés au sol, des fondations bancales qui s'effondrent comme un château de cartes.

Il n'y a plus de piques, de carreaux ou de coeur. Juste deux yeux, deux bras.
Et le vide.

Et finalement le silence de l'impact des bombes.

Des pierres, assemblées les une aux autres pour reformer un édifice. Comme les mots mis bout à bout pour renouer le langage.
Ou l'inverse.

L'averse. Ce n'est pas de l'eau qui tombe.
Des gouttes d'émotion qui s'évadent entre les balles.


Hélène.