vide

Impression de n'être qu'un vide, un reflet du vide.
Une boule de colère et de révolte, prête à exploser à la moindre étincelle. J'ai mal. Je ne sais plus comment le dire. J'ai peur aussi. Des autres, de moi. Parce que je ne contrôle pas ce que je ressens. Parce que je ne veux pas ressentir. Je ne veux plus ressentir. Plus jamais. Je ne veux plus penser. Plus à eux.
Je ne veux plus réfléchir, je ne veux plus me poser de questions. La musique tourne en arrière fond et le chat dort à côté de moi. Et moi dans tout ça? Je crève. En silence. A petit feu.
Plus je comprends, plus j'éclaire et pour c'est le brouillard, plus j'ai mal. Alors je voudrais ne plus rien comprendre.

Quand je regarde mes bras, je repense à ces dernières années. Je me dis que j'ai failli mourir, il y a trois ans et demi. Que je ne suis pas morte, et que malgré tout j'ai continué, que je me suis battue, que j'ai voulu vivre et que j'ai avancé. Mais je ne sais pas vers où. Et ce contre quoi je me suis battue reste invisible, intouchable. Invincible? Je crois.
Je ne crois pas en dieu, je n'y ai jamais cru. Je ne crois pas aux miracles.
Mais je crois en mes idéaux. On me l'a trop souvent reproché dans cette famille, de croire en la parole, en la droiture et à la vérité.
Je crois à la révolte. Enfin je crois que j'y crois.
Mais je crois surtout que la violence est la pire chose, ou la meilleure pour briser une vie.
J'ai des idées. On a cherché à me les interdire, je m'y accroche quand même. Parce que je n'ai rien d'autre. Je ne pense pas que ça soit un hasard si je suis de très près la politique et l'actualité, si je suis la première à me révolter dans les sujets qui me tiennent à coeur, ça m'a permis de tenir. De me raccrocher à quelque chose.   

Mais là, je ne tiens plus. Je ne sais plus comment faire, je plonge, je me noie... J'essaie de me débattre au milieu de je ne sais quoi. Et finalement? Rien. A part de la souffrance, de l'angoisse.
C'est quoi l'avenir? Des "courage" qui résonnent par-ci par-là et auxquels on ne croit plus? Des "tiens bon" que l'on ne fait que décevoir...
Je n'ai plus de courage. Je n'ai plus envie d'en avoir.