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... Lénouche ...
31 octobre 2005

la vie, à en mourir

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J'étais à l'hôpital. J'avais des fourmis dans les pieds et plus aucune force dans les membres, je ne pouvais plus faire les mouvements que je voulais.
J'en ai parlé au médecin que je devais voir. Il a crié parce que je ne l'avais pas prévenu plus tôt.

Examens. On m'a diagnostiqué un cancer, incurable.
Le choc. On ne voulait plus me laisser partir, je suis partie de force. Avec dans la tête l'idée qu'il ne me restait que huit mois à vivre, huit mois de traîtements acharnés pour rien.
En me rhabillant suite aux examens, je ne tenais pas debout. Pas à cause de la maladie, à cause du choc de l'annonce.

Une amie m'attendait lorsque je suis sortie. Je ne voulais rien montrer devant elle, mais je n'ai pas pu. Je me suis mise à pleurer, toutes les larmes de mon corps, en réalisant tout ce que je raterais en voyant ma vie se finir aussi tôt. Plus d'avenir, plus de possiblité de construire une famille avec les gens que j'aime, plus rien. Et dans ma tête un refus, celui de passer les huit mois qu'il me restait à l'hôpital, avec de la chimio trois fois par jour. Le refus de me voir décliner petit à petit, de perdre mes cheveux, d'être malade à cause de ce traîtement que je ne voulais pas, plus malade encore que ce que je ne l'étais avec la maladie. Et l'envie de profiter le plus intensément possible les quelques moments que j'avais encore à vivre. Envie d'accomplir des choses.
A côté de toutes ces pensées, mon amie essayait de me consoler "t'inquiète pas, on partira ensembles en vacances l'année prochaine", et moi je répondais obstinément "non, on ne partira pas, on ne pourra pas, je ne pourrai pas" , et l'impossibilité de lui dire que j'allais mourir, comment annoncer à ses proches une telle chose ?

Ce n'était qu'un rêve, mais en me réveillant, j'étais mal. Profondément perturbée. Et j'ai surtout pris conscience d'une chose, peut-être la plus imporante : je veux vivre. Il faut parfois se retrouver dans des situations extrêmes pour se rendre compte de l'importance de la vie. Oui.
Vivre.
Rage de vivre.
Mais j'ai aussi pris conscience d'une autre chose : dans mon rêve je refusais les traîtements qui m'auraient gâché le peu de temps restant, et je refuse aujourd'hui les médicaments que je prends qui me gâchent les moments que je vis. Qui me ralentissent, qui ne me donnent qu'une vie artificielle... pour tenir le coup, peut-être. Mais ce n'est pas ça la vie.

argon   danse

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Commentaires
G
dur pour moi aussi de prendre ces medoc qui me coupe de mon monde imaginaire j'ai l'impression... mais faut les prendre pour survivre encore un jour puis un autre sans s'effondrer...
N
...snif... c triste... jpleur là c tro triste... snif..... mouchoir sivouplé.... c vrai ta vraiment révé d'ça? snif.....
E
assez d'accord avec toi pour les medocs mais faut qd meme les prendre...
... Lénouche ...
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